Repas d'affaires dans un chateauPour beaucoup, choisir le vin, lors d’un repas dit d’affaires, est une véritable épreuve. Certes, avec un minimum de connaissances, la tâche est plus aisée, mais il n’en demeure pas moins qu’il existe des bonnes manières incontournables qu’il faut maitriser. Pour aborder ce thème du vin dans les repas d’affaires, il est important de rappeler ces règles et d’essayer d’apporter quelques conseils de base un peu plus techniques.

Choisir le vin dans un repas d’affaire obéit à des règles de bonnes manières.

Sans jouer les Nadine de Rothschild, je suis encore trop souvent  interloqué par le manque de politesse de certains, qui bafouent des règles élémentaires .

En tout premier lieu, il est évident que c’est celui qui invite qui prend l’initiative de choisir le vin. Quand bien même beaucoup de repas se déroulent sans alcool, impossible de ne pas en proposer, et ceci de manière un peu directive, afin de ne pas embarrasser son invité. Mieux vaut donc un « Je vous propose de prendre une bouteille de … » plutôt qu’un « Vous avez envie de vin ? ».

En second lieu, il convient de savoir qui choisit le vin et de distinguer alors plusieurs cas de figure :

– Vous êtes l’invitant et vous vous y connaissez en vin: cela ne vous pose donc aucun problème, même si cela ne vous empêche pas de consulter votre invité si vous le savez connaisseur. De même, il est toujours plaisant de solliciter l’aval de ses convives, notamment sur la couleur du vin.

Vous êtes l’invitant, mais vous ne vous y connaissez pas ou peu : si vous êtes une femme, vous êtes « pardonnée » et deux solutions s’offrent à vous : enorgueillir un convive masculin en lui confiant cette mission ou prendre conseil auprès du serveur ou du sommelier. Si vous êtes un homme, héritage machiste oblige, vous ne pouvez échapper à vos responsabilités et il vous faut donc « ruser ». Plusieurs solutions : s’en remettre pareillement au sommelier ou au serveur, s’en remettre au choix de l’un de vos invités si c’est un connaisseur ou encore « le régional de l’étape » en cas de déplacement…attention néanmoins à ne pas mettre mal à l’aise l’invité qui ne s’y connait peut-être guère et n’a pas connaissance du budget alloué.

Vous êtes invité et on vous sollicite : personnellement, cela m’arrive fréquemment puisqu’évoluant dans la sphère du vin  et voici donc ma technique qui n’engage que moi : Je pose quelques questions sur les goûts des uns et des autres, prête attention à haute voix sur ce que mes convives ont choisi de manger ; je suggère alors en toute simplicité un ou deux vins en cherchant de préférence le moindre coût.

Quel vin choisir ? Conseils et astucesRepas d'affaires dans un domaine

Personne n’aime parler d’argent d’autant plus quand cela rentre dans le cadre d’une invitation. Or, sur une carte des vins, les prix font le plus souvent le grand écart, ce qui ne facilite pas la tâche. C’est pourquoi je suis volontiers l’astuce que m’avait donné l’un de mes supérieurs dans une vie antérieure : « choisis un vin, dont le prix équivaut grosso modo au prix du repas d’un des convives » ; ainsi, pour une addition à 30 euros par personne, on choisit un vin dans cette gamme de prix, de même que si l’on est dans un très bon restaurant avec des menus dégustations à 100 euro, cela mérite un vin dans cet ordre de prix, au risque sinon d’être pris pour un pingre. Certes, si on dispose d’un budget supérieur, rien n’empêche de se faire plaisir…

La part belle au terroir ?

Pour ce qui est de savoir quel vin prendre, je reste persuadé qu’il faut privilégier les vins de la région où l’on se trouve, ne serait-ce que pour être cohérent ; ainsi, à Bordeaux boit- on du Bordeaux et à Beaune du Bourgogne…Et à Paris ? tout  est permis, si ce n’est qu’il faut respecter quelques fondamentaux. Si tout le monde prend de la viande, on se dirigera vers un vin rouge, et à l’inverse, si c’est du poisson, on préconisera du blanc.  Dans l’hypothèse d’une mixité viande-poisson, on proposera soit une bouteille de chaque en fonction du nombre de convives, soit un vin qualifié de plus léger ou consensuel  comme peuvent l’être les vins de Loire ou les vins de Graves. N’hésitez pas, d’autant qu’il y a un certain effet de mode en ce sens, à tester des vins étrangers espagnols, chilien ou australien ; en revanche, mieux vaut se faire aider et annoncer aux convives cette envie de découvrir autre chose (certains y verront même un gage de curiosité, une appétence pour ce qui est nouveau) ; Enfin, si tant est que le cadre et surtout la chaleur s’y prête, n’hésitez pas à opter pour du vin rosé, en prenant garde de faire avaliser ce choix, car beaucoup sont ceux qui n’apprécient guère le vin rosé…à tord.

Combien en commander ?

Concernant la quantité, mieux vaut faire dans la sobriété que dans la quantité  et dés lors partir sur les bases d’une bouteille pour 4 ou 5 ; au-delà, il est préférable de prendre 2 bouteilles, voire un magnum si on veut donner au repas un caractère plus festif. Dans l’hypothèse viande et poisson, c’est l’occasion de prendre une bouteille de chaque. Si les verres sont vides avant le dessert, n’hésitez pas à recommander une bouteille en toute discrétion, en prenant le même vin s’il était apprécié.

Enfin, désolé de devoir le rappeler mais cela me gène toujours profondément : il est de bon ton qu’une femme ne touche pas une bouteille de vin. Concrètement, c’est à l’homme de veiller à ce que les verres ne soient pas vides et à lui de les remplir. Peut-être e est-ce vieux jeu, mais cela ne vaut pas que dans les repas d’affaires car la courtoisie n’a jamais déplu aux femmes, tout au contraire. Enfin, cas de figure non évoqué car rare : si vous n’aimez pas le vin ou ne souhaitez pas en boire ; faites alors preuve de discrétion en acceptant une petite quantité sans pour autant en boire ou vous resservir ; personne n’y verra rien et vous éviterait de froisser des susceptibilités.

Certain d’avoir oublié de répondre à certaines interrogations, j’espère néanmoins avoir pu vous aider à résoudre cette problématique du choix du vin dans les repas d’affaires. Une dernière recommandation,  et sans doute la plus importante et valable dans tous les domaines : ne pas se prendre au sérieux, être simple, naturel et courtois !

Arsène Bacchus