Le Château Latour, l’un des cinq premiers crus du classement de 1855, ne sortira pas le millésime 2012 en primeur!

Cette nouvelle fait beaucoup parler sur la place de Bordeaux, mais le consommateur, lui, ne semble pas s’en émouvoir ( cf. les commentaires sur http://www.sudouest.fr/2012/04/16/vin-de-bordeaux-chateau-latour-pauillac-ne-vendra-plus-en-primeur-689863-713.php#commentaire_marqueur_position); en effet, il ne se sent guère concerné par l’achat d’une bouteille sortant en primeur entre 400 et 500 euros, laquelle a disparu de sa cave depuis quelques années déjà.

Toujours est-il qu’il s’agit de l’un des fleurons du vignoble bordelais, qui s’exclue lui -même du processus de la vente en primeur et que dés lors, le risque de propagions est réelle. Aujourd’hui, la plupart des grands châteaux sont à même de porter leurs stocks et d’assumer un décalage de trésorerie en renonçant à la vente en primeurs. Quant au risque de ne pas trouver preneur, il existe certes mais avec un prix de sortie pouvant doubler, beaucoup sont prêt à l’assumer… d’autant plus pour les 1ers crus, qui ne devraient pas avoir de difficultés à vendre leurs vins. Qu’ils prennent garde néanmoins, car si les grands vins se vendent très bien, et notamment en Asie, c’est aussi parce qu’ils sont devenus des produits de spéculation; en sortant du système des primeurs, on peut se poser la question de savoir si l’attrait, notamment des chinois, sera le même pour des Châteaux comme Latour, pour lesquels les plus-values seront moins évidentes.

Par ailleurs, si d’autres châteaux décidaient d’emboitaient le pas sur Latour, on peut craindre que les Grands Crus bordelais se trouveraient des lors difficilement accessibles pour « l’amateur de vin lambda ». En effet, quand bien même les prix des primeurs peuvent paraitre prohibitifs, ils restent néanmoins, la plupart du temps, entre 50 et 100 % inférieurs aux prix de sortie en livrable. A titre d’exemple, quand un 1er cru sort en primeur entre 350 et 500 euros, on le retrouve au moment de sa livraison à plus de 1000 euros. Si l’onde se propage sur les autres 1ers crus, puis sur les 2èmes, puis sur les autres… le risque in fine serait que les prix doublent tout simplement! Rassurez-vous nous en sommes bien loin et tout laisse à penser que le système des primeurs a encore de beaux jours devant lui. Néanmoins, avec Wine Tour Booking, nous suivrons de près cette évolution.