Après avoir étudié le profil de celui qui visite les propriétés, de celui qui consomme du vin, j’ai souhaité en savoir plus sur les professionnels du vin. Après le courtier, je suis parti à la rencontre du caviste, cet amoureux du vin, qui est là pour vous conseiller dans vos achats.

Commerce de proximité par excellence, cette profession a eu fort à souffrir de l’apparition des grandes surfaces, mais aussi depuis peu de l’ère de l’internet. Pour s’en convaincre, il suffit de savoir que le nombre de cavistes a été divisé par 3 en 50 ans, et s’établit à ce jour à un peu plus de 5000.

le caviste, un ami du vin!

79% d’entre eux sont indépendants, tandis que 21% sont des franchisés, la 1ère enseigne étant Nicolas avec 477 magasins en France.

Si la chute semble enrayée depuis quelques années, cela s’explique sans doute par l’offre de service proposée, permettant de se démarquer de la Grande Distribution. Outre des animations autour du vin (club œnologique, bar à vins, dégustations… ), c’est avant tout le rôle de conseil qui est recherché. Véritable Pygmalion pour l’acheteur, il se doit d’inscrire la relation humaine au cœur de ses préoccupations et proposer une offre originale et diversifiée.

En effet, près d’un caviste sur deux propose plus de 300 références et 20% seulement moins de 100. L’assortiment est majoritairement construit sur des appellations locales, mais plus de la moitié réservent au moins 40% de leurs références aux autres appellations, notamment celles étrangères.

Pour parfaire leur choix, on ne s’étonnera pas d’apprendre que quand on leur demande d’évaluer leurs critères d’achat, c’est l’histoire du vin et du producteur qui arrive en tête, viennent ensuite la sympathie pour le producteur et la typicité du vin vis-à-vis de l’appellation. Les conditions commerciales n’arrivent qu’en 4ème position et la renommée du vin et du producteur en 5ème place.

Le marchand de bonheur

On comprend alors que le caviste est avant tout un conseiller qui parle de ce qu’il aime, et que c’est cet échange que viennent rechercher les acheteurs. On ne pousse pas la porte d’un caviste pour « faire une affaire », mais pour découvrir un vin ou demander un conseil sur une association culinaire.

Il faut dire que le panier moyen chez un caviste est d’ailleurs assez élevé, puisqu’il se situe aux alentours de 40 euro, avec 50% des bouteilles achetées, dont le prix oscille entre 9 et 15 euro.

On est sur une recherche du plaisir immédiat, le vin étant acheté pour être bu ou offert, et non pour être stocké.

Une fois encore, on ne peut que constater que pour appréhender un produit comme le vin, l’amateur, de surcroit néophyte, aura besoin de conseils. Il privilégiera le caviste qui raconte de belles histoires, voire la vente directe à la propriété, plutôt qu’un catalogue ou un guide trop souvent indigeste.

Arsène Bacchus