Mon marathon du Médoc : une autre forme d’œnotourisme !

Chaque année, je me plais à faire la publicité du Marathon du Médoc, mais il était enfin temps que j’y participe,

non pas en tant que simple spectateur, mais en tant qu’acteur ou plutôt coureur émérite.

C’est pourquoi pour cette 30ème édition, j’ai relevé le défi de visiter le Médoc en courant ces sacrés 42 195 km, déguisé en lutin et un verre à la main.

  • Le Marathon du Médoc et sa préparation œnologique

Contrairement à ce que prônent tous les « guides du bon marathonien », je concède avoir privilégié une préparation œnologique et guère physiologique. Durant les semaines qui précédaient cette date fatidique du 13 septembre, l’eau aurait dû davantage couler dans mes veines, mais mon amour du vin a une fois de plus eu raison de mes humbles et sportives intentions. Plus sérieusement, j’ai tout de même arrêté de fumer, cessé les apéritifs durant un mois, et surtout enchainé quelques kilomètres, afin d’être présentable le jour J ;

Mais avant le jour J, il y a le jour J-1 et son fameux repas des Milles-Pâtes, organisé cette année au superbe Château d’Issan. C’est ainsi que sous une tente, plus de 3 000 marathoniens du lendemain se retrouvent la veille pour certes manger des pâtes, mais aussi décompresser en chantant, en dansant et surtout en buvant les vins de la propriété. La fête fût belle, clôturée par un magnifique feu d’artifice, chaque participant regagnant ses pénates en ayant fait le plein d’énergie vinopositive pour la course du lendemain.

  • Le Marathon du Médoc : sport et convivialité

N’oublions pas que ce Marathon est différent des autres car la recherche de la performance est rarement le leitmotiv des participants. Provenant de plus de 50 nations différentes, avec cette année près de 500 japonais, les coureurs viennent avant tout partager un moment de convivialité, partagée dans le cadre d’une course homérique placée sous le signe du vin et de la bonne humeur. Pour cette course, le déguisement est obligatoire, certains allant jusqu’à trainer des chars durant toute la course. Pour ma part, je faisais partie d’une joyeuse troupe de 53 lutins, qui escortaient 6 Blanche-Neige.  

9h30 et nous voila donc partis à l’assaut des châteaux du Médoc au rythme des bandas et autres orchestres qui jalonnent le parcours- La météo est certes un peu trop clémente avec ces 30°C mais le cœur y est et pour moi, c’est une nouveauté de découvrir ainsi le vignoble.

Le premier Château est celui de Montrose, qui comme 22 autres durant le parcours propose aux coureurs de se désaltérer avec un bon vin du Médoc. Que dire de ces dégustations souvent furtives, successives et pour certaines excessive ? Personnellement, je concède avoir dû faire plusieurs impasses car plus les kilomètres défilaient, plus je regardais mes chaussures. En effet, sous ce soleil de plomb, les nectars dégustés tout au long du parcours produisaient rapidement leurs effets : Plus mon esprit devenait léger et enivré, plus mes jambes devenait lourdes !

A mi-parcours, au Château Grand Puy-Lacoste, la pause fût un peu plus longue que prévue mais faisant fi des crampes, c’était reparti direction Saint Julien, puis Pauillac. Difficile de décrire ce que l’on ressent dans ces efforts ultimes, mais c’est « grand » et comparable à la joie de boire un très grand vin.

Alors que mes excès vinicoles, dû à ma bonne descente, laissaient augurer de grandes difficultés dans les dernières montées, c’est fièrement que j’approchais de la ligne d’arrivée. Pause au 38ème km pour la dégustation d’huîtres, au 40ème pour l’entrecôte et la petite glace au 41ème km…et enfin après plus de 6 heures de course à pieds, franchissement de la ligne d’arrivée enivré par l’effort accompli  ! Yes I can !

 

  • Le marathon du Médoc, c’est aussi l’œnotourisme

 

Pour ma part, vous l’aurez bien compris, ce marathon fût avant tout très sportif, puisque l’ œnotourisme fait partie de mon quotidien. Il n’en demeure pas moins que ce week-end reste pour les coureurs et leurs accompagnateurs une occasion unique de découvrir le vignoble bordelais. Beaucoup ne se contentent pas d’arpenter les vignes et de « déguster à la volée ». Outre donc la convivialité liée à l’évènement, c’est avant tout le plaisir d’une balade au cœur du vignoble, permettant d’emprunter des chemins méconnus et de découvrir des propriétés, sous un autre prisme.

Pour beaucoup d’étrangers notamment, il est instructif de constater que le Marathon du Médoc faisait partie d’un package touristique. Ainsi, tout comme on visite Versailles, la Tour Eiffel ou les châteaux de la Loire, il est proposé de visiter le vignoble bordelais d’une manière originale, à savoir en courant un marathon ! Original, non ?

 

Toujours est-il qu’il n’est pas nécessaire de courir pour visiter le Médoc et que mieux vaut prendre son temps ! De même les châteaux du bordelais ne sont pas ouverts qu’à cette occasion. C’est pourquoi je ne saurai trop vous conseiller d’aller faire plus amples connaissances avec ces propriétaires médocains, qui prendront le temps de vous présenter leurs vins tout au long de l’année. Pour cela, n’hésitez pas dès à présent à réserver vos visites dégustations sur Wine Tour Booking.

 

Arsène Bacchus