
Arsène Bacchus – ancien cliché
S’ils ne me connaissaient pas déjà, d’aucun dirait que je suis né dans un vignoble, lové entre deux pieds de cabernet Sauvignon, mon cépage préféré.
Ce n’est pourtant pas le début de mon histoire, moi le fier descendant de Bacchus. Depuis ma plus tendre enfance, le vin m’a attiré. Bu avec délectation par mes parents, érigé en symbole français dans n’importe quelle représentation culturelle, ou simplement mis en exergue dans une vitrine, ce produit ne pouvait que me fasciner, moi le jeune chérubin avide de sensations
Ainsi, moi le jeune Arsène, j’ai très tôt, trop tôt peut-être; commencé à me familiariser avec le vin et son univers si particulier. En effet, alors que j’ignorais encore toutes les fabuleuses aventures vers lesquelles le vin m’entrainerait, plusieurs étapes se sont succédées dans mon parcours initiatique.
Comment acquière-t-on la passion du vin ?
En premier lieu, j’ai dû apprendre, afin d’acquérir le savoir essentiel pour avancer dans ce milieu si particulier. Or, en matière de vin, la meilleure éducation est celle de mon palais. Certes, il n’est pas aisé de savoir goûter un vin de prime abord. Cela demande du temps et de la pratique, mais ne vous y trompez pas, c’est un exercice que l’on se plaît à répéter.
Découvrir les saveurs des vins, toutes leurs nuances et leurs origines est quelque chose d’incroyable qui, pour certains vins, élève le travail du vigneron au rang d’art. Les sensations qu’il procure à travers son vin sont comparables à celles qu’un féru d’art moderne éprouverait en découvrant Paul Klee.
Pour moi, le simple fait de, savoir qu’un vigneron a travaillé de longues heures, avec un savoir ancestral, son expérience, des techniques innovantes avec pour seul but « donner le meilleur goût à son vin », c’est une perspective magnifique. Cet acharnement vers l’excellence à vocation altruiste érigé en principe de vie, cela m’émeut.
Plus tard, j’ai eu la chance de travailler dans un secteur en marge du secteur viticole. Rares sont les semaines durant lesquelles je n’ai pu me rendre au découvrir de nouvelles propriétés, et force est de réaliser qu’au fond, ma vraie passion, c’est de découvrir des vignobles et de partager cette aventure humaine. En effet, derrière les vignobles se trouvent avant tout des personnes, un peu comme des parents par rapport à un enfant ; et puis, il y a ce bébé qui nait chaque année et c’est la curiosité de mon palais qui ne sera jamais rassasiée ; enfin, il y a ces paysages que je ne me lasse pas de contempler.
Pour finir ce portrait et essayer de me définir en quelques mots, je me placerai comme un amoureux du vin et de son univers, jamais repu de découvertes, et un voyageur aguerri.
Et enfin, s’il fallait donner un conseil issu de mon expérience, je reprendrai les mots de Baudelaire : « Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous ».