Pour qui n’a jamais participé à un salon, point de méprise: il ne s’agit pas durant ces quelques jours de se retrouver ensemble, affalé sur des Récamiers, afin de disserter sur l’avenir de la filière, un verre de vin à la main. Tout au contraire, les participants sont debout toute la journée, derrière leurs comptoirs s’ils sont exposants, et dans les allées du salons s’ils sont visiteurs. Ces manifestations se sont multipliées au fil des ans et sont devenus des rendez-vous incontournables, nécessitant un minimum de modus operandi.

L’ECLOSION DES SALONS DEDIES AU VIN 

Outre Vinexpo, grande messe du monde du vin qui a lieu à Bordeaux tous les deux ans, le nombre des salons n’a cessé de croitre durant ces dernières années, et notamment ceux à vocation purement viticoles. Il est un temps pas si lointain où propriétaires et négociants ne planifiaient guère sur leurs agendas que Vinexpo, le salon de l’Agriculture ou la Foire de Paris. S’ajoutaient éventuellement à ces quelques dates, un salon régionale pour défendre les couleurs de son appellation et pour les plus téméraires un salon à l’étranger; Ces rendez-vous entre professionnels sont aujourd’hui incontournables et se sont multiplié à foison, à tel point qu’ils occupent une large plage de l’agenda annuel d’un acteur du monde viticole.

Il faut bien dire que, pour qui sait s’organiser, ces salons sont autant d’occasions de rencontrer en un seul lieu, clients et fournisseurs. Et puisque le vin est devenu un marché d’exportation, les salons ont également fleuri à l’étranger, avec en tête de pont sur le marché européen Prowein et ses 5 000 exposants, et sur le marché asiatique, Vinexpo Asie à Hong-Kong mais aussi, cette année, pour la première fois, Vinexpo Nipon, au Japon. Dans une moindre mesure, on peut également citer le London Wine Fair et ses 600 exposants, de même que le Sial Wine World de Shangai ou le Vinisud Asia qui a fêté sa deuxième édition en 2014.

A ces salons purement professionnels, il convient d’ajouter ceux destinés à rencontrer le consommateur final et là-encore, rares sont les grandes agglomérations qui n’ont pas leur rendez-vous annuel pour les amateurs de vins. Parmi les plus courus, il y a bien entendu les salons des vignerons indépendants ou de la Revue du Vin de France, mais aussi les différents tasting organisés par les magazines ou autres syndicats et confréries. Au final, un vigneron doit passer a minima 20 à 30 jours par an loin de son terroir d’origine, à arpenter non pas ses rangs de vignes, mais les allées des salons professionnels.

UN SALON, CA SE PREPARE!

Tout ceci a bien entendu un coût et pour qui n’est pas un grand négociant ou un grand château, il convient de sélectionner quel salon est à privilégier, selon ses besoins et l’intérêt qu’on peut y trouver. Néanmoins, même si certains trainent des pieds, ces véritables marathons de quelques jours permettent d’éviter de courir la France, voire le monde tout au long de l’année. En revanche, un salon, cela s’organise si l’on veut optimiser les bienfaits de sa présence.

Que l’on soit exposants ou visiteurs, il est donc impératif de consulter au préalable la liste des participants, afin de planifier des rendez-vous. De même, et l’on peut se réjouir à ce titre d’internet et des réseaux sociaux, il faut communiquer en amont sur sa présence sur le dit-salon. Par rapport aux « salons d’antan », une des évolutions les plus notables est sans doute cette professionnalisation dans l’approche et ceci grâce aux outils informatiques et numériques.

Bien entendu, nombreux sont ceux qui arpentent les allées des salons avec des buts plus ou moins précis. Les salons, c’est aussi cela, des rencontres inopinées, des mises en relation imprévues, bref, tout ce qui nourrit les relations commerciales. On ressort de ces salons souvent épuisés, mais conscients que ces rendez-vous pluriannuels sont devenus plus que jamais incontournables

Arsène Bacchus