Concours vinLe monde de l’internet ne cesse d’évoluer et révolutionne nos habitudes. Dans le même temps, on assiste à un essor du tourisme, notamment dans les propriétés viticoles. L’oenotourisme a de beaux jours devant lui et va donc devoir grandir avec internet. Pour bien comprendre comment concilier cette évolution du monde du tourisme viticole (qu’il soit à bordeaux, en bourgogne, en rhône, en champagne, en loire, en languedoc roussillon, en provence, dans le sud ouest ou en alsace) et de l’internet, il est important de revenir sur les différentes étapes de ce que l’on peut appeler la « révolution numérique », puis d’en tirer des conclusions.

  1. La révolution numérique : une valse à 3 temps

Dans les années 1990, donc il n’y a pas si longtemps, le monde a assisté à l’avènement de ce que l’on appela  la World Wide Web. Par ce biais, tout un chacun pouvait communiquer avec le monde entier, d’où un engouement fort compréhensible. C’est ainsi qu’apparurent les premiers sites internet, tout d’abord simples vitrines virtuelles, puis véritables sites de vente. Cette bulle spéculative toucha tous les secteurs de l’économie, dont le monde vinicole, qui vit fleurir de nombreux sites de vente de vin, lesquels connurent pour beaucoup quelques déboires (cf. 1855, Château on Line…). Dans le même temps, loin de la folie internet toute parisienne, nos propriétés viticoles suivaient ce développement avec une certaine réserve, ne se sentant que peu concernés par ce phénomène. En effet, rares à l’aube de ce millénaire, étaient les propriétés viticoles qui s’étaient dotés d’un site internet, ne serait-ce que pour présenter leurs vins.

Mais, c’est véritablement dans les années 2000, que le phénomène internet a fini de convaincre les plus sceptiques, avec ce que l’on a appelé le WEB 2.0. Cette seconde révolution se caractérisa par le développement des fonctionnalités du Web, et notamment les interfaces et les réseaux sociaux, type Facebook. L’internaute devient, grâce aux outils mis à sa disposition, une personne active sur la toile. Les propriétés viticoles ont parfaitement compris tout l’intérêt que représentait internet et les réseaux sociaux, notamment en terme de communication sur leur marque. Ainsi, estime-t-on aujourd’hui que plus des trois quarts des propriétés ont investi dans un site internet et que un peu moins de la moitié possède une page Facebook ; concernant Twitter, le taux d’équipement reste encore faible, à moins de 15 %.

 

Une révolution faisant place à une autre, on parle désormais de WEB 3.0 et/ou de « Cloud Computing », autant de mots absconds pour désigner cette révolution numérique 3ème génération.  Pour simplifier, il s’agit de l’internet des objets ou comment relier un monde virtuel et un monde physique. Le principe est simple : tout objet peut potentiellement disposer d’une adresse IP et être connecté, afin de générer de l’information exploitable. Si on estimait à 3 milliards le nombre d’objets connectés en 2009, celui-ci serait de 15 milliards en 2013 et devrait atteindre les 50 milliards à l’horizon 2020. Outre les ordinateurs ou smartphones, on se familiarise petit à petit avec les montres, lunettes ou autres objets ménagers, mais demain ce seront sans doute la quasi totalité des objets qui seront connectés. Pour quoi faire me direz-vous ? facilité de gestion, traçabilité….On peut tout imaginer, d’autant que chacun aura son « cloud personnel», véritable espace de stockage et de traitement de ses informations, accessible de partout.

  1. Le monde du Vin face à la révolution numériqueRéserver visite châteaux bordeaux

Dans le monde du vin, il y a le réseau de distribution et les propriétés. Quand bien même, ils évoluent parallèlement, ce n’est pas forcément de concert et cela se ressent encore plus quand il s’agit d’évoquer internet. En effet, très tôt, le négoce s’est intéressé au Web, et on n’est d’ailleurs pas surpris de constater qu’au final, les grands acteurs de la vente de vin sur internet, tel Wine and Co, sont adossés à des maisons de négoces fort anciennes. A l’inverse, les propriétés viticoles ont tardé à figurer sur « la toile », et même si aujourd’hui, c’est chose faite, on continue de sentir certaines réticences.

N’oublions pas qu’un viticulteur qu’il soit de bourgogne, de bordeaux, de champagne, du rhône, du languedoc roussillon, de provence, du sud ouest ou d’alsace est « un  terrien », ce qui n’a rien de péjoratif, tout au contraire. En cela, il s’appuie sur des valeurs sûrs, sur du concret ; or, il faut bien avouer que le monde virtuel d’internet est tout sauf rassurant, puisque c’est La grande inconnue. «Faire du vin est un métier, le commercialiser en est un autre mais depuis des années, être vigneron, c’est maitriser ces deux métiers », voila en substance ce que me rappelait un viticulteur du bordelais. Internet sera demain la clé du commerce et c’est pour cela qu’un propriétaire ne peut ignorer ces évolutions.

Concrètement, une propriété, un domaine, un château, un clos, une cave se doit aujourd’hui de maitriser ce formidable outil de communication ; il doit donc se doter d’un site réponsive, diffuser de l’information sur les réseaux sociaux, via Facebook, Twitter ou Google +, et même s’il en a les moyens, embaucher un Community manager ou externaliser cette fonction. Mais internet n’est pas qu’un outil de communication, c’est également un « facilitateur » qui doit permettre d’optimiser les process, avec de la vente de vin en ligne ou de la réservation de visites en ligne.

Il doit permettre d’avoir une meilleure visibilité et d’être beaucoup plus réactif aux demandes des consommateurs. Enfin, il doit permettre de mieux connaitre ses clients pour mieux répondre à ses besoins. Avec le Web 3.0, et le développement des objets connectés, il deviendra facile d’être en contact permanent, mais virtuel, avec tous ses clients. Beaucoup l’on bien compris et c’est ainsi que se multiplient actuellement les applications en ce sens.Oenotourisme et web

Cette évolution en effraie certains mais elle est inéluctable ; rassurons-nous néanmoins, internet ne remplacera jamais l’homme pour « faire du vin » ; de même, l’ordinateur ne sera jamais meilleur ambassadeur que le vigneron. Avec l’oenotourisme qui se développe, on assiste curieusement à une évolution dans le sens inverse, avec un vrai retour aux valeurs de la terre, à la convivialité et à l’échange humain.

 

Arsène Bacchus