L’été est enfin là et qui dit été, dit rosé!

En effet, à la recherche de fraicheur et de vins fruités, l’envie est grande de se tourner vers des vins de convivialité.

Le Rosé a cet intérêt qu’il désacralise en quelque sorte le vin et favorise ces moments où l’on ne souhaite pas intellectualiser le vin, mais tout simplement en profiter en toute simplicité.

Il faut dire que le succès du vin rosé est grandissant, puisque sa consommation a plus que doublé en dix ans.

Fort heureusement, la France reste le premier producteur avec près de 30 % de la production mondiale, laquelle a augmentée de 35 % en moins de 10 ans.

Comment fait-on du rosé ?

S’il est besoin de le rappeler, ce n’est en rien un assemblage de vin blanc et de vin rouge, mais un vin à part entière, dont l’élaboration reste complexe. En effet, il existe deux techniques :

   celle du pressurage directe, avec un pressage des baies et une vinification du moût après une courte macération. C’est le cas notamment des rosés de Provence, région phare, puisqu’on y élabore 40 % de la production française

–   celle dite de saignée, comme à Bordeaux, où l’on écoule une partie du jus.

Concernant les cépages, ce sont donc des raisins rouges, que ce soit le cabernet de Loire, ou les cépages sudistes: Grenache, Cinsault, Syrah et Mourvèdre, les rosés obtenant leur couleur en fonction du temps de contact entre la peau et la pulpe des raisins.

Récolté dans les derniers jours de l’été, il s’embouteille au printemps de l’année suivante, pour une consommation majoritairement dans les 6 mois qui suivent.

Le rosé, Provence ou Bordeaux ?

Certes, le rosé est spontanément associée à la Provence, mais effet de mode oblige, la plupart des régions ont développé leur production, et au premier rang d’entre eux la région bordelaise. Pour preuve, la plupart des grands châteaux du Médoc, comme Château Giscours ou encore des Pessac Léognan, comme Domaine de La Solitude, élaborent des vins rosés de très grande qualité.

A la différence de leurs voisins sudistes, les rosés bordelais sont plus puissants, plus charnus, tout en gardant ce goût fruité et fortement aromatique; ainsi, alors que les rosés sudistes doivent être bus « dans l’année », les rosés bordelais, sans être pour autant des vins de garde, trouvent le plus souvent leur apogée dans la deuxième, voire troisième année.

Alors même que beaucoup d’entre vous vont profiter de leurs vacances pour aller visiter des propriétés à Bordeaux, je ne saurais trop vous inviter à goûter ces vins rosés. Bien à tort, on associe la couleur d’un vin à une région, à savoir rouge-Bordeaux, blanc-Bourgogne, rosé-Provence.

C’est mal connaitre les ressources de nos vignobles car tout comme un rouge de Bandol comme Château de Pibarnon n’a pas à rougir de la comparaison avec un grand vin de Bordeaux, le rosé du Domaine de La Solitude peut se targuer d’être l’égal de grand rosé de Provence. Aussi, mes amis, n’hésitez pas à sortir des stéréotypes et profitez de vos visites et de vos dégustations pour oser si ce n’est la comparaison, tout du moins la découverte de vins nouveaux.

Arsène Bacchus