Classement crus bourgeois

Durant le mois de septembre, le monde du vin vit au rythme des vendanges, des foires aux vins, mais aussi des classements et « labellisations ».  En effet, la sélection 2013 des crus bourgeois pour le millésime 2011 vient de sortir. Pour nombre de propriétés du Médoc, il s’agir de savoir qui se verra adouber et reconnaitre le titre de Crus bourgeois.

 

La Genèse du classement des Crus Bourgeois

Pour comprendre ce besoin de reconnaissance, il faut remonter au XVème siècle, date à laquelle, les bourgeois de Bordeaux se rendent acquéreurs des meilleures terres du Médoc, auxquelles l’on donne le nom de « Crus des Bourgeois », puis « Crus Bourgeois ». Avec le classement de 1855, certains châteaux sont pour ainsi dire anoblis, provoquant dès lors, pour les autres producteurs du Médoc un besoin de reconnaissance qui va se concrétiser par une distinction nouvelle appelée à devenir « cru bourgeois ».

Ainsi, en 1932, les Courtiers bordelais sous la double autorité de la Chambre de Commerce de Bordeaux et de la Chambre d’Agriculture de la Gironde consacrent 444 Crus Bourgeois. Ces derniers sont regroupés au sein d’un syndicat éponyme chargé de défendre leurs intérêts. Désireux de créer une certaine émulation, ce syndicat va créer des classements et introduire notamment les notions de Crus Bourgeois Exceptionnels, Crus Bourgeois Supérieurs et Crus Bourgeois.

En 2003, un arrêté ministériel homologuera ainsi le premier classement officiel des Crus Bourgeois du Médoc, consacrant 247 châteaux sur 490 candidats.

La Naissance du Label Crus Bourgeois

Comme ce fût le cas à Saint-Emilion, le classement fût malheureusement contesté, puis annulé ; aussi, afin de sauver la mention de « Crus Bourgeois », il fût alors décidé de plus s’orienter vers une démarche qualité, la mention « crus bourgeois » étant alors considérée comme un label attribuée chaque année.

C’est ainsi qu’il y a quelques jours une liste de 256 propriétés ont reçu le fameux label « Crus Bourgeois » (le millésime apprécié étant le 2011) contre 260 en 2012 et 246 en 2011.Globalement, on retrouve les mêmes châteaux avec une vingtaine de sortants et une quinzaine de rentrants.

In fine, les « Crus Bourgeois » regroupent environ 38 % de la production totale de vin dans le Médoc et concentrent une gamme de vins se situant aux alentours de 10 euros.

Au rang des nouveautés cette année :

–       Un nouveau logo très moderne et dynamique, dessiné par le landais JOFO

–       Des stickers sur les bouteilles rappelant le fameux label « cru bourgeois », avec notamment un QR Code, ceci afin d’assurer une traçabilité et d’éviter les contrefaçons.

C’est pourquoi, sans qu’il faille minimiser cette distinction, on peut comprendre les réticences de certaines propriétés de s’en prévaloir. En effet, certains châteaux, quasi assimilés à des Grands crus classés, refusent ce label qu’ils ne jugent pas assez « haut de gamme » pour eux. C’est ainsi qu’on ne trouve pas des Châteaux comme Gloria, Poujeaux, Sociando-Mallet ou  Fourcas-Hosten et tant d’autres.

Nul doute à mon sens qu’il convient de revenir non pas à un classement, mais à la réintroduction de la notion de Crus Bourgeois Exceptionnels ; cela permettrait de capter les « fleurons non classés » du Médoc et de redorer encore le blason de cette famille ancestrale des « Crus Bourgeois ».

Arsène Bacchus